La grossesse est une période précieuse et unique de la vie durant laquelle l’alimentation de la mère affecte les aptitudes sensorielles et le comportement alimentaire de l’enfant. C’est à travers le cordon ombilical et le liquide amniotique (où baigne l’embryon) que l’enfant entre indirectement en contact avec les aliments ingérés par la mère, aliments qu’il voudra de préférence retrouver après la naissance.
Les recherches récentes ont prouvé que certaines préférences gustatives chez un nourrisson sont aussi fortement influencées par le comportement alimentaire de la mère pendant la grossesse. On parle d’une programmation in utéro. Une future mère qui aura une alimentation variée est assurée que l’enfant réagira favorablement à une large palette de denrées. Au contraire, si l’alimentation est monotone, l’enfant aura une préférence pour certains aliments précis et une tendance à refuser des impressions gustatives jusque-là inconnues.
Quelle alimentation est préférable pour la mère ? L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande une alimentation saine et variée avec une activité physique modérée. En d’autres termes, des repas réguliers répartis sur l’ensemble de la journée ; des fruits et des légumes en abondance (5 par jour), un féculent à chaque repas principal, 3 portions de laits et de produits laitiers par jour, 2 à 3 portions de viandes par semaine (sauf gibier) et 1 à 2 portions de poisson par semaine. Chaque jour, de façon modérée, des huiles et matières grasses et une portion de noix, des sucreries, des petits salés et des boissons très caloriques. Il faudrait boire suffisamment de liquide (1.5 à 2 litres). L’assiette type de la femme enceinte suivant l’OMS comprend une grande quantité de légumes variés (crus, cuits, en soupe), une large variété de fruits (collation et dessert), aliments riches en protéines (volailles, viande maigre haricots, noix fruits de mer, poissons, etc.) et des céréales complètes (pain, pâtes de blé, riz brun, quinoa ou avoine) et des légumineuses (haricots et lentilles).
Quels risques si l’alimentation n’est pas contrôlée ? Une alimentation de mauvaise qualité nutritionnelle et une prise de poids excessive pendant la grossesse ont des répercussions négatives sur la durée et l’issue de la grossesse. Elle peut occasionner l’hypertension gravidique, le diabète gestationnel, un accouchement prématuré, un retard de croissance intra-utérine tout comme influencer la santé future de l’enfant. Une mauvaise alimentation peut aussi être à l’origine d’une prise de poids excessif. En moyenne une femme enceinte de poids normal peut gagner de 9 à 12 kg voire 16 kg. Les femmes en surpoids, les femmes jeunes et très élancées comme les femmes de petites tailles ont une prise de poids tolérées en fonction de leur indice de masse corporelle (IMC : rapport du poids en kg sur la taille en m2). D’autres risques, infectieux en particulier, peuvent provenir de l’alimentation. Certaines précautions doivent donc être prises. Ne pas manger des produits d’origine animale non cuits (viande crue, peu cuite, poissons fumés, lait non pasteurisé, œufs crus), éviter les graines, céréales et haricots germés non cuits), éviter les fromages à pâte molle (brie, feta, fromage bleu), laver soigneusement les légumes et respecter les règles d’hygiène des mains et en cuisine.
Pour rester en bonne santé, une femme enceinte devrait veiller à une alimentation équilibrée et variée pendant la grossesse et l’allaitement.