Avant d’examiner si le jeûne est bénéfique ou non, rappelons que le jeûne peut être intermittent ou continu, complet ou partiel. Sa décision ou sa durée étant motivée par divers motifs déjà cités, d’ordre thérapeutique ou religieux. Quel que soit le type ou le motif, le jeûne est-il bénéfique ?
Que se passe-t-il sur le plan physiologique pendant le jeûne ? Lorsqu’il n’y a pas de prise d’alimentation pendant plus de 16 heures, on parle de jeûne. Le métabolisme de l’organisme est bouleversé. Pendant le jeûne complet, il n’y a aucun apport calorique car seule l’eau est permise. C’est aussi le cas du jeûne sec, où l’on ne mange pas et ne boit pas d’eau. Par contre, dans le jeûne partiel (jus de fruits, légumes permis), l’apport calorique existe mais il est réduit à 300 kilocalories au lieu de 2000 pour un adulte. Au bout de 24 à 36 heures de jeûne complet, l’organisme épuise toutes ses réserves. Une nouvelle source d’énergie est nécessaire. Il va les puiser dans les protéines, en les transformant en glucose (sucre). Ceci a pour conséquence une perte de la masse musculaire. Mais au bout de quelques jours encore (environ 3) ; cette nouvelle source devient insuffisante. L’organisme utilise d’autres molécules de substitution (corps cétoniques), l’état de carence apparaît.
Quel bénéfice pour le jeûne thérapeutique ? Le monde médical s’interroge sur le potentiel thérapeutique de la pratique de jeûne, notamment dans le cadre d’une chimiothérapie (traitement contre le cancer). La privation de nourriture aurait des effets bénéfiques aussi bien pour les personnes saines que pour les malades. Elle ralentirait le vieillissement cellulaire et préviendrait certaines maladies, dont le cancer. A contrario, le fait de trop manger est un nouveau fait de société mais à l’évidence l’organisme n’est pas fait pour. Il est mis en cause dans l’augmentation de diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, hypertension, cancers du sein et colorectal. Notre corps souffre de ce que nous mangeons de trop. Toutefois, faute d’études suffisantes, les scientifiques ne s’accordent pas sur l’intérêt du jeûne thérapeutique.
Quel bénéfice pour le jeûne religieux ? Que vous soyez croyants ou non, la pratique du jeûne religieux est aussi répandue que vraie dans notre société. Il est impossible de dissocier le corps et l’esprit, impossible de dissocier l’âme du corps. Il ne faut pas faire semblant d’occulter cette réalité qui procure du bien à ceux qui le pratiquent et lui reconnaissent une vertu évidente. La société est pleine de sollicitations, de frustrations, de manques, d’angoisses, de questionnements qui nous obligent à prendre le temps de nous poser, à marquer un arrêt pour se détacher matériellement de tout cela. En se privant volontairement de nourriture ou d’autres conforts pendant un certain temps, le croyant va se consacrer pleinement à la prière pour renforcer sa relation avec Dieu à travers la méditation. Le bénéfice tiré de ce jeûne est personnel, inestimable et immatériel. Il ne peut être expliqué ni théorisé mais vécu.
Bien encadré, le jeûne thérapeutique ou religieux apparaît bénéfique pour notre corps qui est physiologiquement en pause. Il faut rester prudent pour tout ce qui est marketing ou effet de mode.